Avez-vous déjà lu le poème "Saisir" de Jules Supervielle ? Il commence ainsi :
Saisir, saisir le soir, la pomme et la statue,
Saisir l'ombre et le mur et le bout de la rue.
Saisir le pied, le cou de la femme couchée
Et puis ouvrir les mains. Combien d'oiseaux lâchés
Combien d'oiseaux perdus qui deviennent la rue,
L'ombre, le mur, le soir, la pomme et la statue.
(...)
Saisir.
Lorsque nous abandonnons notre désir de posséder ce que nous chérissons, quelle liberté pouvons-nous atteindre ? Imaginez cette sensation d'affranchissement qui nous envahit quand nous renonçons à notre tendance naturelle à tout maîtriser.
Comment cela résonne-t-il en vous ?
Notre esprit, par nature, aspire à la connaissance et à la compréhension. Cette soif intellectuelle nous pousse constamment, mais parfois, le savoir nous échappe et la compréhension reste hors de portée.
Que se passerait-il si nous acceptions de lâcher prise sur cette volonté impérieuse de tout saisir ? Ne pourrions-nous pas accéder à une forme de liberté plus profonde ? Certes, nous nous retrouverions dans un état d'incertitude, comme en apesanteur, mais n'est-ce pas là que réside une forme de libération ultime ?
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