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  • Hiroko

Pourquoi marcher en pleine conscience?

Dernière mise à jour : 26 oct. 2020


La fleur au lac Mashu


On peut se poser la question de ce qu’est « être en pleine conscience ». L’expérience d’un voyage solitaire peut nous amener à rejoindre cet état, ou du moins, se rendre compte après coup qu’il nous a traversé même fugitivement…

Ile d’Hokkaido, au nord du Japon. Début d’été. Une petite escapade au Mont Mashu, un volcan paisible et silencieux connu pour son magnifique lac au sommet. Vous pensiez qu’il ferait beau, il pleut, dès le matin. La pluie, c’est bon pour les plantes. Ne sont-elles pas superbes quand il pleut ? Le chemin vers le Mont Mashu est assez étroit, de la largeur d’une personne, entouré de beaucoup de verdure. La saison semble donner à la couleur des plantes une teinte encore plus claire, il ne fait pas sombre même si le soleil est bien caché.

Vous montez. Dans le chemin de la montée, personne, aucune rencontre. Vous êtes trempé. En regardant le sol mouillé se dissimulant progressivement sous une fine couche de boue, vous apercevez les plantes autour, mouillées également par la pluie. Une pensée émerge en vous, vous êtes là. Vous prenez conscience de vous, qui, à ce moment, êtes en train de monter ce chemin vers le sommet.

Mais alors…

« Pourquoi êtes-vous venus là, maintenant ? ». Vous questionnez à voix haute.

« Pourquoi je suis en train de marcher, ici, maintenant ? »

« Enfin, qu’est-ce que je fais là, pourquoi, et pour qui, pour quoi ?! »

Un cri surgit de votre gorge. Sous la pluie, vous vous adressez à la montagne. Vous attendez sa réponse. Un silence. Une pensée vous traverse. Heureusement que vous êtes seuls, ici, au milieu de nulle part, et qu’il pleut, finalement…. Car personne n’est autour.

Le chemin continue, malgré les gouttes qui tombent inlassablement. Cette question lancée dans le vide tournoie dans votre esprit.

Le sommet se dresse, dégagé, avec très peu de verdure. La question s’évanouit doucement, silencieuse et calme. Le vent souffle de temps à autre.

- « Si le temps permet et le soleil vous est gracieux, les chanceux verront une petite île au centre du lac. » disait le guide.

Le temps… Voilà qu’il cesse de pleuvoir ! Et la brume prend place. Mais où alors se cache le soleil. L’humidité s’installe, de fines gouttelettes d’eau prennent place sur la scène, s’installent dans l’air, tranquillement. Une petite lueur bleue-violet attire votre attention. C’est une petite fleur. Toute seule, elle fleurit au sommet de ce volcan silencieux, précisément le jour où personne ne passe. Vous la regardez, lentement, sous toutes les coutures et soudain, la réponse à la question de tout à l’heure apparaît : C’est cela, vous êtes là précisément pour ça… !

La pratique de la méditation de pleine conscience est similaire. On ne peut savoir en avance ce qu’elle apporte. Rien n’est su, rien n’est à espérer…Chaque méditation réserve son lot d’expériences. Il est inutile alors d’espérer que les choses se passe comme prévu. Si quelque chose se passe bel et bien en méditation, il diffère, évolue de méditation en méditation. C’est précisément cela qui est amusant et intéressant. De même que la marche en pleine conscience où le parcours est déjà prévu, rien n’est sûr, pas même celui-ci. Un parc fermé vous fera changer d’orientation, la constitution du groupe du jour, le temps qu’il va faire, il y a des milliers et milliers des paramètres inconnus et changeants qui influencent les expériences dans la marche méditative.

La marche en pleine conscience guidée commence par une prise de conscience des sensations de chaque partie du corps. Un petit quart d’heure à vingt minutes et l’on débute pour une marche en toute liberté dans le silence ! Le silence aide à mieux ressentir les sensations avec beaucoup plus de sensibilité. Lorsque l’on marche, l’instant présent se manifeste. Il a toujours été là, mais la conscience s’invite à ce moment. Une rue identique la déroulera peut-être une expérience totalement différente. À chaque marche, dans ce moment d’une heure et demi, il est donné de percevoir ce fameux parfois surprenant, ou inespéré et joyeux « Waouh ! ». Une petite cour devant une église qui émerveille, assister à une course entre un oiseau et une abeille. Ou bien voir un chat à la fenêtre d’une petite ruelle, ou un arbre dans un parc dont l’énergie émane aux quatre coins. Ces petites choses-là, ces petits cadeaux imprévisibles réjouissent. Le partage de ces expériences avec les autres marcheurs du groupe est aussi un de ces moments de joie, il est tout aussi précieux pour celui qui guide. Qu’il pleuve, ou qu’il vente ! Pour peut-être rencontrer une fleur qui fleurit toute seule, qu’à ce moment-ci et qu’à cet endroit-là, de façon inattendue, la joie nous transperce. Alors, ne voudriez-vous pas, par vous-même, venir rencontrer cette fleur ?


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